1/ QUEL EVOLUTION DE LA QUALITE DE L’EAU DEPUIS 2010 ? :
Il est remarqué de façon concrète une amélioration de la qualité de l’eau pour certains polluants issus des rejets domestiques (eaux usées des habitations non raccordées aux égouts), un effort mené par obligation réglementaire et avec des aides publics.
L’agence nationale pour l’amélioration de l’habitat offre une subvention de 20 à 30% du montant des travaux. Il est possible aussi de contracter un eco-prêt à zero %.
Aussi, la réglementation apportant obligation d’être raccordé à un SPANC (Service Public d’assainissement non collectif), la loi sur l’eau et les milieux aquatiques (LEMA) ont eu un rôle bénéfique.
Depuis 2006 les règles changes, car tous particulier non raccorder doit détenir une fosse septique ou fosse toutes eaux en accord avec la réglementation, pour cela il y a un contrôle obligatoire pour obtenir une certification de conformité, et si le matériel n’est pas conforme il y a obligation de changer le dispositif.
2/ QUELS SONT LES PREUVES D’AMELIORATIONS ? :
Les rivières les étangs et les zones humides ont une amélioration de la qualité des eaux du fait d’un détail très important qui est visible et ceci même avant de se permettre de faire des tests.
Le retour de certains animaux dont un en particulier qui est emblématique, disparu depuis les « 90 », (la chasse ne suffit pas seule à expliquer sa disparition) la Loutre est de retour dans nos rivières du littoral atlantique, une grosse partie de la Bretagne, dans les Landes, et aussi dans le Massif Central. Il est aussi remarqué un peu partout en France quelques individus isolés.
Cet animal sensible à la qualité de l’eau est de retour mais il est revenu dans un habitat qui n’est pas tout à fait sein à 100%, il reste encore des polluants aussi dangereux que les rejets domestiques : les pollutions de médicaments et pollutions industrielles…
3/ LES PROBLEMES RECURANTS DES POLLUTIONS ET ELEMENTS DE COMPREHENSION DES RAISONS DU BLOQUAGE:
Malgré les mises en demeure de l’Europe en 1993 puis 1997 avec un avis motivé, puis le 8 mars 2001 une condamnation de la cour de justice européenne pour non respect de la directive de 1975 (qualité de l’eau en matière de nitrate absence de notification d’un plan organique et absence de plan de gestion de la ressource).
Le 21 décembre 2001 la commission européenne met en demeure la France d’appliquer l’arrêt de la cour.
Le 3 avril 2003 nouvel avis motivé de la commission, puis juillet 2005 encore un avis complémentaire motivé.
Depuis 2003 la France fait quelques efforts sur le plan général d’action organique et le plan de gestion, mais cela ne suffit pas à la commission qui enverra une délégation en Bretagne pour enquêter sur la réalité des engagements avec audition de l’association « eaux et rivières de Bretagne ».
Ce n’est qu’en 2007 que la France évolue sérieusement en prenant conscience des risques de sanctions financières mais les efforts faits ne suffisent pas à convaincre la commission, qui met a exécution sa décision en saisissant la cour européenne de justice afin de condamner la France à une amende de 28 millions d’Euros.
Après différentes étapes entre la France et la commission cette dernière décide qu’elle met fin à la procédure engagée considérant que le gouvernement Français s’est conformé à la réglementation.
Personnellement je ne trouve pas que les eaux sont conformes sanitairement malgré conformité reglementaire notamment pour les nitrates dont la concentration maximale autorisée est de 50mg/l, d’une part ce chiffre n’est à mon avis que la limite extrême autorisé mais elle devrait plutôt être la limite à laquelle il faut s’éloigner le plus possible.
En sachant que l’OMS demande de limiter à 25 mg/l mais il ne faut pas oublier que l’Ifremer en 1900 recommandait une limite entre 3 et 4 mg/l. Ce que je pense devrait être la norme à terme (il faudra y arriver par étapes)
4/ EVIDENCES GRAVES :
Il faut s’interroger sur ces chiffres et les dernières études réalisées sur la consommation de nitrate, en sachant (chiffres UNIFA) que l’apport journalier en nitrate dans l’alimentation est de 30 à 185 mg/jour, et pour un végétarien : 185 mg/ jour.
L’apport quotidien par l’eau de boisson dépend de la qualité de l’eau biensur, mais il est considéré que l’apport quotidien provient à 70% de l’alimentation et 30% de l’eau.
A savoir, certains légumes : laitues, céleris, épinards, betteraves, peuvent contenir jusqu'à 100 mg/ kg et même parfois 4000 mg/kg. De façon générale pour les autres légumes la concentration est de 100 à 1000 mg.
Au niveau des nourrissons, lorsque l’on prépare un biberon avec du lait en poudre mélangé à de l’eau du robinet, le risque est présent. Les nitrates peuvent être responsables de la méthémoglobinémie chez le nourrisson de 6 mois, une maladie résultant des nitrites en réaction avec l’hémoglobine du sang empêchant le transport de l’oxygène des poumons vers le reste du corps. (Une maladie qui ne touche que les nourrissons de moins de 6 mois, qui peut être soignée facilement à condition de faire le diagnostic à temps).
Cette maladie a pratiquement disparu en Europe grâce à l’amélioration des conditions de l’hygiène, celle-ci est provoquée par l’abondance anormale de bactéries qui transforme les nitrates en nitrites, ce qui entraine une asphyxie mortelle.
5/ DANGEROSITE POUR L’HOMME :
Différentes études se contredisent sur ce sujet. Un désaccord sur le fait que les nitrosamines sont des composés azotés dont la présence dans le corps augmente le risque de cancer.
La plupart des nitrosamines proviennent de notre alimentation (légumes riches en nitrates).
Les nitrates présents dans l’alimentation sont incriminés dans la survenue de cancers digestifs, de l’œsophage et de l’estomac
L’Institut National du Cancer a fait une note sur l’eau du robinet et les risques de cancers : En indiquant tout d’abord que le Centre International de Recherche sur le Cancer a évalué que les nitrites et nitrates sous certaines conditions entrainent la formation endogène de composé N.nitrosé (CNO) est probablement cancérogène pour l’Homme (groupe 2A), mais les connaissances actuelles ne permettent pas d’en quantifier la formation endogène de ces composés N.nitrosés.
A titre informatif, des chercheurs Canadiens (ce que rapporte Agoravox) ont mis en évidence le rapport nitrate et risque de cancer de l’appareil digestif sur une exposition supérieur à 35 ans.
Il est vrai que les recherches sur une longue période n’existent que très peu car s’il y a risque c’est bien sur une contamination sur un temps estimé long (35 à 40 ans) et non pas sur des tests faits sur quelques semaines voir quelques mois!!!
Fait marquant : seulement 5% de l’aluminium que nous consommons provient de l’eau mais comme l’a déjà indiqué Henri PEZERA un éminent toxicologue du CNRS, ces 5 % passent intégralement la barrière intestinale et présente de ce fait une biodisponibilité de 90%; des alternatives techniques existent comme à Paris où ils ont recours à la désinfection par sel de fer. De fait, ce dernier demande la division immédiate par 4 du taux normé de la présence d’aluminium dans les réseaux d’eau potable.
On relate dans 6 pays dans des études épidémiologiques une augmentation notable de l’incidence de la maladie d’Alzheimer en relation avec la concentration trop importante de l’aluminium dans l’eau de boisson. L’institut de veille sanitaire nie les conclusions en dépit des faits et refuse toutes mesures de préventions de traitement des eaux.
Il y a là une carence de sécurité sanitaire et de santé publique. Cela coutera plus cher de soigner et faire suivre en maison adapté aux malades d’Alzheimer, que de faire prévention en changeant certaines normes.
6/ CONCLUSION :
Tous les éléments que j’ai relaté en 2010 dans ma note « l’eau en Bretagne et dans l’hexagone »sur les recoupements d’éléments et d’études disponibles restent valables.
Il y a là un problème dans la manière de faire, notamment sur le fait de diminuer les apports azotés (nitrates sur les champs) qui ruissellent ensuite dans les rivières et vont dans les nappes.
Il faut encore diminuer cet apport, informer et former les agriculteurs sur ce fait, mais aussi et c’est le plus important pour que cela soit ancré dans les générations futures : changer le schéma de formation des agriculteurs en donnant de nouvelles normes suffisantes et plus faibles en apport azotés, la même chose pourrait être faite pour l’usage des pesticides en incluant aussi les dangers qu’ils risquent en utilisant ces produits dangereux pour leur santé.
-Sans formations destinées aux jeunes étudiants désireux de devenirs agriculteurs il ne sera pas possible de changer les choses.
-Une autre démarche devra aussi être envisagée sur les résidus de médicaments. Une enquête sur l’impact des rejets en eaux usées (urines …) avec une teneur en médicament, sur les rivières et la faune. Mesurer le taux de ces éléments dans les réseaux d’eaux potables. Rechercher les filtres adéquats pour qu’aucun de ces résidus ne subsiste dans le robinet. Etudier la faisabilité et le coût pour obliger la filtration des eaux des centres hospitaliers publics et privés.
-2 points sur la filtration : il faut filtrer les rejets de nitrate et des médicaments avant les rejets dans les milieux naturels tout en apportant des statistiques de ces polluants avant et après le rejet. Ceci pour préserver le milieu naturel. Mais aussi il faut filtrer lors des prélèvements de ces eaux pour l’usage collectif (robinet…).
-Il faut limiter l'usage de l'aluminium dans la désinfection des eaux potables et remplacer par des alternatives existentes.
-Les nitrates à terme ne devraient pas dépasser 3 à 4 mg/l comme l’Ifremer Bretagne le recommandait en 1900.
Marc TAIR